Description

Le Sténoflex est un ensemble qui propose de recréer une chambre noire improvisée chez soi et de réaliser des photographies au sténopé.

Description et modalités rétro

« Remontez aux origines de la photographie[1] » : ainsi nous accueille le site web de Sténoflex. Leur produit phare, le Pinhole Mini-Lab (« L’authentique STÉNOFLEX ») est, comme l’indique son nom programmatique, un sténopé, soit une simple boîte percée d’un trou minuscule. Le produit inclut une boîte noire (littéralement), du papier photosensible, un film inactinique[2] ainsi que des sachets de révélateur et de fixateur.

Le processus d’utilisation de ce produit tente ici d’imiter celle d’une chambre noire : dans l’obscurité, on appose à une source lumineuse allumée un film inactinique, avant de pouvoir installer le film photosensible dans le sténopé. Ensuite, on referme ce dernier, pour éviter l’exposition à la lumière. Une fois prêt, le sténopé peut être retiré de la « chambre noire » puis, pour prendre une image, rouvert pendant un certain temps (de 20 à 30 secondes, selon la clarté et les conditions météorologiques, si la prise est dehors) pour exposer le film photosensible. Une fois le temps de pose atteint, on referme la boîte afin de figer la composition de la photographie. On retourne alors en « chambre noire » où, pour développer l’image, on plonge le film d’abord dans un bassin contenant le révélateur dissolu, puis dans un autre contenant le fixateur.

Le processus que met en scène Sténoflex propose ainsi une reprise à l’identique de la technique de prise d’images utilisée au XIXe siècle, grâce à l’emploi d’un sténopé basique et d’un processus de développement dans une chambre noire. Les composés chimiques dont se sert Sténoflex pour le fixateur et le révélateur demeurent toutefois inconnus. On observera également une thématisation rétro du processus de prise des images, de chacune de ses étapes. En soi, on souligne que cette technique est aux « antipodes de la technologie numérique et permet de revenir à [une] expression essentielle de la création », en d’autres mots que Sténoflex serait une exploration, « un retour aux origines de l’image argentique ». Le discours émis est celui d’un réinvestissement de l’histoire de la photographie ainsi que d’un retour à une expression plus simple, authentique, qu’invoquent à la fois les gestes, les étapes multipliées et le temps « long » que suppose la création des images. Le nom renvoie lui-même à une sorte d’âge d’or de la photographie, combinant le sténo- au -flex si évocateur des caméras mythiques du XXe siècle, notamment la Rolleiflex. « [Remonter] aux origines de la photographie » devient paradoxalement un retour à un monde plus simple dans lequel il est possible de « reproduire les gestes simples de la photographie argentique », pour conclure avec la mythique étape de révélation des photographies qui a, quant à elle, été conçue « pour [nous] faire partager des émotions rares […], des photos créatives et hors du temps ».

Notes

[1] https://en.stenoflex.com (27 janvier 2021)

[2] Le film couvre une source lumineuse (par exemple une lampe de poche) et ne permet le passage que des rayons sur le spectre de la lumière visible auxquels le papier photosensible n’est pas sensible (donc inactinique), permettant la manipulation du matériel photosensible sans l’exposer.